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Le bourreau des morts - Nasser Aljassim



Le bourreau des morts

Histoire écrite par : Nasser Aljassem



Traduit par: Rachida Yousfi

Le mouflon avec ses couleurs vives paitrait en groupe en éblouissant l’esprit de celui qui le regarde par sa beauté semblable à celle des gazelles fugaces ; les manguiers donnaient leurs fruits si mûrs aux bouches des villageois affamés ; alors que les papillons se vantent de leurs habits colorés comme des filles dans une fête de noces ; les nids suspendus dans les cimes des arbres caressés par un vent léger sans les faire chuter ; quant aux graines des paysans elles étaient envahies par les roseaux de la canne à sucre de la saison prochaine formant des pyramides en osier, et des gamins se cachaient  en rêvant d’allumer un feu.



Sa femme à ses côtés toute contente de voir la meute des singes ; Alors qu’il essayait de gravir la hauteur de la montagne pour la rendre plus heureuse : mais il a été trahie par le moteur de sa voiture qui recula pour les enfermer morts dedans au sein d’une vallée verte tout en  faisant affoler la meute des singes qui faisaient la queue pour contempler cette scène effroyable en regrettant les bananes que la femme jetait pour eux.
Le bruit de la dégringolade de la voiture et son renversement à plusieurs reprises dans le ravin a fait jaillir les paysans et les bergers pour secourir et reconnaitre la gravite de la catastrophe, ils laissèrent leurs charrues et leurs bâtons de pâturage derrière eux alors que d’habitude ils ne les quittent que la nuit ; cependant que les arbustives restèrent  accrochées à leurs flans minces coloriée de blanc, toutes étincelante avec ses poignées argentées.

Ils les ont trouvés morts, leurs sang qui giclait arrosait les plantes de fel et cady ayant fleuri en bas du ravin ; ils jetèrent un œil sur leurs visages et ont pu identifier leur tribu d’appartenance; ils les ont déplacé chez le chef de village qui  a  appelé immédiatement  le bourreau des morts et son épouse; les deux morts  étaient encore sur le cercueil fabriqué hâtivement de branches d’arbres bruns à côté des arbustives; le chef du village demanda aux paysans et aux bergers de faire rentrer l’homme mort à une maison construite de pierres ;et qui ressemblait à un cercle dans le versant de la montagne; quant à elle,  la femme morte fut  transportée vers  une maison adjacent qui avait la forme d’un demi-cercle ; celle-ci fut construite de la sorte pour éviter qu’un tremblement de terre la détruit. En effet, le chef du village a remercié les paysans et bergers  qui retournèrent à leurs fermes dans les falaises  et leurs troupeaux de bétail dans la montagne tout en étant conscients qu’ils ont accompli leur mission, à savoir les deux enterrements.
Le bourreau des morts GHARMANE rentra à la chambre de  l’homme  mort, son fouet le devançait en ce balançant dans l’air ; pour sa part, son épouse BARAKA  s’occupait de la femme morte ; elle aussi avait un long fouet dont la  queue touchait l’un de ses genoux ; elle ne voulait pas de ce métier ; mais son mari GHARMANE l’a contraint de l’exercer ; elle le faisait juste  pour satisfaire son mari et par obéissance au chef du village ; en réalité, nulle du village ne trouvait ce métier honteux ; au contraire ils les respectaient  pour ce grand travail ; et les enviaient même pour le salaire qu’ ils touchaient du chef du village voire pour  la récompense divine  qu’on croit que les deux recevront .

GHARMANE déshabilla l’homme mort de touts ses vêtements et le fouettait  avec un énorme plaisir ; tantôt sur les pieds ; tantôt sur la poitrine ; parfois sur le dos  et autre fois sur ses fesses ; il levait le fouet si haut jusqu’à ce que les poiles de ses aisselles apparaissent puis il frappe rapidement  le cadavre  avec force, au point que ce dernier vibre. Il fait tout cela en regardant avec  mépris le sexe du  mort ; mais une fois il ressent que sa main est épuisée, il s’assure qu’ il a purifié l’homme mort de ses péchés ; et c’est à ce moment-là qu’il met le fouet de côté  et prend la main gauche de l’homme mort qu’il fixe du coude à son genou puis la brise fortement qu’ on entendait l’écrasement de l’os reliant l’épaule et l’avant-bras et ce afin d’être sûr que cet homme mort ne va pas prendre son livre de sa main gauche au jour de la résurrection ; ensuite il le lava et le prépara pour l’enterrement ; mais avant de le livrer aux fidèles et à ceux qui vont l’escorter ; il se dépêche pour creuser  sa tombe ; ainsi, quand son œil est satisfait de la surface creusée ; il tord  le ballot de graines suspendu de son cou jusqu’à sa poitrine et sema la tombe de graines de blé et d’orge jusqu’à ce qu’ il devient semblable a un tapis de graines suffisantes pour distraire les vers en les empêchant de dévorer le corps de l’homme mort ; Elles mangeront  et seront rassasiées puis mureront avant que leurs dents n’atteignent ce corps.

Pour sa part BARAKA déshabilla à son tour la femme morte ; elle a été tellement éblouie par la blancheur et la beauté de son corps, alors qu’elle se met à pleurer tout en elle levant le fouet haut jusqu’à ce que sa main soit parallèle à son oreille et commença à fouetter doucement le mur de la chambre proche de la porte de peur que les femmes groupées dehors la dénoncent si elles n’entendirent pas  le son de la purification ; et par conséquent sa punition sera le divorce de GHARMANE,  la malédiction du chef de village et elle sera divorcée jusqu’à dernier jour de vie comme c’était le cas de RABHA son prédécesseur dans le métier.

BARAKA a tellement fouetté  le mur que son front transpirait de sueur et ses bijoux d’argent dansaient sur sa poitrine, elle toucha avec ses doigts droits  le son vagin de la morte; elle les a plongé profondément pour en extraire ce qu’elle peut  trouver comme reste d’un mélange de plantes aromatiques qu’ on mettait au vagin de la femme après sa naissance et qui ce calcifie là-bas ;et ne se désintègre que lors de la nuit de sa noce. Quelquefois,  il y demeure complètement, si  la virilité de mari n’était pas au rendez-vous cette nuit ou pendant les nuits qui suivent.  BARAKA a fait rentrer ses doigts jusqu’à l’utérus, sans  rien trouver, elle salua par conséquent la virilité de cet homme et l’honneur de cette femme, elle a fait tout cela avant de vouloir briser sa main gauche,  ce moment-là était le plus pénible pour elle car elle ne savait pas que le destin lui a prêté main forte en brisant la main qui faisait agiter des bananes aux singes; Il l’a brisait quand la voiture se dégringolait  de la falaise ; et puis quand BARAKA a découvert que sa main gauche est déjà brisée elle souri en croyant que c’était un signe de satisfaction et une preuve de sa sainteté. Elle lava alors le cadavre de la femme en la préparant pour l’enterrement et à la prière  tout en étant sûre que GHARMANE  a déjà creusé la tombe et semé les graines de blé et d’orge ; pourtant elle n’était pas sûre qu’elle  continuera à être sa subalterne; mais elle  était certaine qu’un jour elle le larguera et que seulement deux personnes qui témoigneraient de cela puis que le chef du village sera peut-être le premier à ce faire.


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